C’est la question que nous avons posée dans un sondage initié au mois de mai 2015 (cliquez sur ce lien pour participer à l’enquête) et à laquelle plus de 10’000 personnes ont répondu. Les participants pouvaient choisir entre une dizaine de termes (chiffon, cinse, lave-pont, loque, panosse, etc.). Si le mot serpillière est arrivé en tête des sondages, confirmant que ce mot était connu et utilisé par tout le monde, d’autres réponses ont été choisies par les participants. La carte ci-dessous, où la taille des points est proportionnelle au nombre de réponses, donne une idée de la façon dont ces mots se répartissent géographiquement:
On peut voir que dans le Nord de la France, c’est le terme wassingue, emprunté au flamand wassching (“action de laver”) qui est le plus utilisé. à l’ouest, c’est le mot cinse (un mot qu’on utilisait en ancien français pour désigner un chiffon ou une guenille d’après le TLFi) que l’on utilise pour désigner la serpillière. La toile est un mot utilisé en Normandie comme dans le domaine catalan (alentours de Perpignan), alors que le torchon est surtout utilisé à l’Est (Alsace-Lorraine). Dans la région PACA, on préfère le mot pièce, vraisemblablement un raccourci de “pièce à frotter” d’après le Dictionnaire des régionalismes de France. On remarquera enfin l’usage du mot patte en Franche-Comté et dans le Lyonnais, alors que dans le reste de la région Rhône-Alpe c’est la panosse qui l’emporte.
En Belgique, ce sont les mots loque et torchon qui sont utilisés le plus souvent. Alors qu’en Suisse, le mot torchon est lui aussi utilisé, mais c’est le mot panosse qui est de loin majoritaire, comme c’est le cas dans le reste du domaine franco-provençal. Une comparaison avec la carte obtenue par H. Walter, dessinée à partir des résultats d’une enquête menée dans les années 70 (cf. Le français dans tous les sens), permet de montrer que la distribution des mots régionaux pour désigner la serpillière n’a guère changé en 50 ans:
Ces résultats correspondent-ils à vos usages ? Dites-le-nous dans les commentaires. Participez au sondage si vous souhaitez faire évoluer la distribution géographique de ces termes, une mise à jour sera effectuée dans quelques mois.
[…] utilisent dans la vie de tous les jours (cliquez ici pour accéder aux liens de l’enquête, ici pour visualiser les résultats de la « serpillière »), nous avions glissé […]
[…] n’est pas rendu le pain au chocolat la serpillière la bière 50 […]
[…] Sinon la wassingue, emprunté au flamand, est utilisée au Nord de la France. Et dans le Sud, cela varie entre torchon, toile ou pièce selon les régions! Vous pouvez découvrir le détail sur cette carte et sur ce lien. […]
Une bâche (on bâche = on passe la serpillière) dans le sud ouest marnais
La cinse correspond au domaine poitevin-saintongeais. C’est du poitevin-saintongeais, avec aussi le verbe “cinser”.
[…] pour nettoyer les sols, et que l’on appelle français commun « serpillière » (cliquez ici pour accéder au billet). Nous avions aussi promis une mise à jour, la […]
<3 Tout ces mots désignent une serpillière…j'en ai fait la drôle expérience enrichissante en 1968 lorsque, sous-officier de semaine à l'École Militaire de Paris, j'ai demandé qu'on me donne une "Panosse", et que personne ne me comprenait. Lorsqu'il fut clair que je voulais une serpillière, chacun lui donna un nom différent, que j'ignorais jusqu'alors ! 😀
La serpillière est sans doute l’un des mots du français qui a le plus de “géo-synonymes” ! Les dictionnaires ont tendance à les ignorer, mais l’usage fait qu’ils se maintiennent, heureusement !
Il manque la gueille (je ne sais pas comment ca s écrit), on dit ça a Bordeaux.
Oui! En fait elle n’a pas obtenu assez de réponses pour figurer sur la carte…
Passionnant, tout ça! Chez moi, dans la Marne, c’est une « bâche », mais je crois que le terme se perd un peu… J’ai 50 ans et quand j’étais petit, c’était le terme le plus courant, je pense, pour désigner une serpillère… Mais ça se dit toujours…
[…] La seconde distinction, c’est ces querelles régionales des mots… Mais si, tu vois bien de quoi je veux parler…! Si je te dis «chocolatine» et que tu n’est pas du Sud-Ouest, tu vas soit pas comprendre, soit me dire que je te brûle les yeux. Parce que ce qui est drôle avec ces mots différents dans chaque lieu, c’est que chacun est persuadé d’avoir raison pour tout le monde… Et oui, on est comme ça, on ne peut pas s’en empêcher…! Mais en même temps, c’est une jolie richesse ! ARTICLE CONNEXE : Une serpillière, une wassingue ou une panosse ? […]
Dans la région de Bruxelles, on précise même : “loque à reloqueter” (prononcer [lokarlokté])
Chez nous au Québec on dit guénille et aussi le mot torchon.
C’est drôle, ma mère (qui est Québécoise) utilise plutôt guénille pour ce que j’appelle une patte (un chiffon pour frotter). Pour la serpillère, elle dit une vadrouille.
[…] >> LIRE AUSSI – « Serpillière, panosse, wassingue, pate, cinse, etc. » […]
Autour de Liège, si c’est petit (disons jusque la taille d’une feuille A4) et que ça s’utilise à la main, il me semble que ce sera plutôt “une lavette”. Si c’est plus grand et que ça s’utilise au pied ou enroulé autour d’une raclette, ça devient en effet “un torchon”.
Dans le nord de la France une cinse ne désigne pas une serpillière mais une ferme
En arrivant du Nord, j’ai appris que dans l’Hérault, une wassingue se dit une peille.
En Picardie dans l Aisne on dit wassingue et loque et dans la marne c’est la bâche.
La loque, utilisée e Belgique comme serpillière a le sens en français d’étoffe en mauvais état.
Le terme était employé par les arboriculteurs de Montreuil, qui pratiquaient le “palissage à la loque”des pêchers : un morceau d’étoffe déchiré, entourant le rameau de pêcher à guider était fixé par un clou aux murs enduits de plâtre des vergers.
Je vais encore parler d’un espace francophone largement amoindri sur son lieu d’origine, l’Algérie, et surtout abandonné par ses locuteurs d’origine européenne, mais encore présent de manière plus ou moins diffus sur le territoire national.
J’ai toujours entendu ma mère et ma grand-mère dire “chiffon de parterre” et donc aussi le mot parterre pour désigner le sol. Encore une fois je ne sais pas si c’est une spécificité familiale, locale, ou plus étendue. C’est aussi un mot employé par des personnes nées avant-guerre. Ça me semble être une désignation assez naïve, peut-être crée à l’origine par des migrants de culture modeste et maîtrisant mal le français. Il faudrait voir comment ça se dit en Italie ou à Malte.
Dans la région côtière de la mer du Nord,Dunkerque et environs, le terme local est( twuel) orthographié localement duell on voit très bien que c’est le mot toile mais prononcé avec les restes d’accent Saxon d’ailleurs le mot toilette est bien un dérivé du mot toile pris dans l’un de ses sens,;”toiletter,”tout le monde comprend
Il faut dire aussi que le mot Towel en Anglais dérive du mot toile,ou inversement;;;le mot dériverait tout comme le toile français du germanique (twahilla) …les Normands ont aussi une part de ces racines dans leur langue,tout comme les gens de ma région
À Bruxelles, pour «une toile servant à nettoyer par terre» je dis un torchon, une loque, mais surtout une loque à (coment écrit-on?) relocter, reloqueter. Je comprends “une serpillière” mais ça laisse une impression d’outre-Quiévrain.
À Marseille, on a toujours dit “pièce à frotter”. Et ça sert à frotter le parterre….