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Le mot dégun, , qui signifie personne (comme dans l’expression il y a dégun), vient de faire une entrée remarquée dans la nouvelle édition du Petit Robert:
#MotsNouveaux Connaissez-vous l’expression “On craint DÉGUN” employée notamment à @villemarseille ? © @TV5MONDE pic.twitter.com/Jhq2UWAMls
— Le Robert (@LeRobert_com) 13 mai 2016
D’après le Dictionnaire des Régionalismes de France (Rézeau 2001), le mot a été emprunté à date récente au dialecte provençal. Il serait emblématique du parler de Marseille et du Sud-Est, si l’on en croit ce post de la ville de Marseille:
L’enquête “le français de nos régions“, à laquelle près de 10’000 participants ont répondu, nous a permis de préciser l’aire d’extension de ce terme. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, le mot est bien attesté dans le Sud-Est, mais il est également employé dans le Sud-Ouest et sporadiquement au-delà.
Répartition et vitalité du mot “dégun” dans l’enquête Euro-2. Chaque point représente le code postal de la localité d’enfance d’un ou de plusieurs participants, plus la couleur est foncée, plus le pourcentage de participants par département (FR), province (BE) ou canton (CH) est élevé.
Je pense que son usage hors de la zone occitane est un emprunt dû à l’influence culturelle des Marseillais et, à l’origine, au groupe de rap AIM. D’ailleurs, son usage hors Occitanie doit être surtout le fait des jeunes générations.
[…] un précédent billet, nous vous parlions de l’entrée dans le dictionnaire du mot dégun, qui signifie […]
[…] mots nouveaux (ce qu’on sait moins, c’est qu’ils en suppriment également). Dans un précédent billet, on vous parlait du buzz généré sur les médias sociaux à la suite de l’entrée du mot […]
[…] (qui signifie « personne » dans les dialectes et le français de la région de Marseille, v. notre carte) lors d’un meeting dans la ville phocéenne, provoquant l’ire des […]
D’après moi, une importante partie des occitanophones (même occasionnels) dont le capital lexical contient le terme “degun” (prononcer [dégü]), s’interdit d’utiliser le mot “dégun” (prononcer [déguain]) en Français, par souci de ne pas commettre un “occitanisme de mauvais aloi”, ou parce qu’elle ne reconnait pas cet “AUTRE” mot comme sien.