Dégun

[décembre 2018] Cet article a été mis à jour, cliquez ici pour accéder à la nouvelle version

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Le mot dégun, , qui signifie personne (comme dans l’expression il y a dégun), vient de faire une entrée remarquée dans la nouvelle édition du Petit Robert:

D’après le Dictionnaire des Régionalismes de France (Rézeau 2001), le mot a été emprunté à date récente au dialecte provençal. Il serait emblématique du parler de Marseille et du Sud-Est, si l’on en croit ce post de la ville de Marseille:

L’enquête « le français de nos régions« , à laquelle près de 10’000 participants ont répondu, nous a permis de préciser l’aire d’extension de ce terme. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, le mot est bien attesté dans le Sud-Est, mais il est également employé dans le Sud-Ouest et sporadiquement au-delà.

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Répartition et vitalité du mot « dégun » dans l’enquête Euro-2. Chaque point représente le code postal de la localité d’enfance d’un ou de plusieurs participants, plus la couleur est foncée, plus le pourcentage de participants par département (FR), province (BE) ou canton (CH) est élevé.

A propos Mathieu Avanzi

Mathieu Avanzi est linguiste. Il a défendu une thèse portant sur l'intonation du français en 2011, et effectué plusieurs séjours postdoctoraux en Belgique (Louvain-la-Neuve), en France (Paris), au Royaume-Uni (Cambridge) et en Suisse (Berne, Genève, Neuchâtel et Zurich). Après avoir été maître de conférences à Sorbonne Université (Paris IV) au sein de la chaire Francophonie et variété des français, il a été nommé professeur ordinaire à l'université de Neuchâtel, où il dirige le Centre de dialectologie et d'étude du français régional. Ses travaux portent sur la géographie linguistique du français, sujet auquel il a consacré plusieurs articles et ouvrages.

5 réponses

  1. Je pense que son usage hors de la zone occitane est un emprunt dû à l’influence culturelle des Marseillais et, à l’origine, au groupe de rap AIM. D’ailleurs, son usage hors Occitanie doit être surtout le fait des jeunes générations.

  2. ARTIS

    D’après moi, une importante partie des occitanophones (même occasionnels) dont le capital lexical contient le terme « degun » (prononcer [dégü]), s’interdit d’utiliser le mot « dégun » (prononcer [déguain]) en Français, par souci de ne pas commettre un « occitanisme de mauvais aloi », ou parce qu’elle ne reconnait pas cet « AUTRE » mot comme sien.

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