L’enquête Les mots et les expressions de nos régions manque de participants dans certains coins (voir post « Même si je n’atteins jamais la Creuse »… ci-dessous); on n’est pas encore rendu…
Néanmoins, on peut déjà faire des petites cartes provisoires intéressantes. Par exemple, une des questions de l’enquête est : « Si vous tombez en panne en vous rendant à votre travail, et que vous êtes déjà en retard, diriez-vous : On n’est pas rendu ! » et l’on peut répondre de 0 (je ne le dis jamais) à 10 (je le dis souvent).
L’expression « on n’est pas rendu » serait la forme raccourcie de « on n’est pas rendu à Loches » qui faisait « référence à la ligne de démarcation, traversée par la route qui, de Tours, en zone occupée, rejoignait Loches, en zone libre » pendant la seconde guerre mondiale (info trouvée sur ce blog, voir aussi cet autre blog).
D’après les premiers résultats de l’enquête, l’expression semble en effet la plus répandue dans la région de Tours et toute la vallée de la Loire. Elle a même largement franchi les lignes de démarcation de la Touraine, mais pour le Nord et l’Est de l’Europe francophone, elle n’est pas rendue!
C’est très intéressant je trouve! Je suis née et ai habité toute mon enfance en Ile de France mais cette expression fait partie intégrante de mon vocabulaire… Ma Grand-mère était du Maine-et-Loire, ceci explique-t-il cela? 😀
Merci Fred. Pour moi (originaire du 62) l’expression est tout à fait courante aussi, je m’attendais donc à la trouver plus « répandue » sur la carte. Néanmoins en écrivant le billet, j’ai réalisée que je n’aurais sans doute pas noté l’expression 10 dans le contexte précis de la question dans lequel j’aurais mieux dit « JE ne suis pas rendue »… La carte montre ainsi peut-être plus le degré de figement de l’expression que son expansion en France métropolitaine?
Message du répondeur de mon amie berrichonne : »je suis bien rendue mais absente pour le moment,après le bib laissez votre message ´´
[…] l’expression « on n’est pas rendu », et peuvent être lus sur ce billet. Vous pouvez également jeter un œil au nombre de participants en France quelques semaines après […]
[…] n’est pas rendu à Loches ». Comme vous nous l’expliquions dans ce billet, l’expression « on n’est pas rendu » peut être vue comme une forme […]
Et si j’habite a Loches, je dis quoi??? 😉
On n’est pas rendu à Tours, surtout par le train…
Je suis une jeune femme originaire de Sologne et cette expression fait partie intégrante de mon vocabulaire, à tel point que je ne me doutais pas qu’elle n’était pas employée au niveau national. Je l’utilise dans un large contexte à chaque fois qu’une situation risque de prendre du temps, de la même manière que l’expression « on n’est pas sorti de l’auberge ».
Cette explication est intéressante mais je me demande si elle n’est pas antérieure à la seconde guerre mondiale et à la ligne de démarcation. En effet, si on disait à l’époque » on n’est pas rendus à Loches » qui veut dire « on n’est pas arrivés à Loches », je suppose que « on est pas rendus » dans le sens de « on est pas arrivés » existait bien avant la seconde guerre mondiale. Just a thought.
Bien sûr, vous avez tout à fait raison, « on n’est pas rendus » au sens de « on n’est pas arrivés » existe depuis des siècles, et s’est d’ailleurs exporté au Canada. L’allusion à la seconde guerre mondiale ne fait référence qu’à l’expression contenant le nom de la ville de Loches.
Je me suis posé la question il y a une quarantaine d’années sur l’expression « on est pas rendu à Loches » et la réponse que l’on ma donné à l’époque était la suivante :
Avant la construction du pont Wilson à Tours la route de Paris vers l’Espagne passait essentiellement par Blois puis Montrichard et Loches. A la suite de la construction du pont Wilson à Tours, la traversée de la Loire ne s’effectuait plus à Blois mais à Tours et à partir de ce moment il n’y avait plus d’entretien des routes menant à Loches.
A cause de l’absence d’entretien des routes, venir à Loches était devenu très difficile d’ ou l’expression « on est pas rendu à Loches ».
Je ne sais pas si c’est la bonne réponse, mais je pense que l’expression est antérieur à 1940.